Histoire du cinéma amateur Algérien
« L'histoire du cinéma amateur constitue un inextricable imbroglio. Loin d'être de simples enregistrements de la vie familiale, les films d'amateurs demandent à être considérés comme des processus de structuration de l'histoire,de la mémoire et de l'imaginaire politique et psychique, aux niveaux local, régional, national et transnational.»
Patricia R. Zimmermann, extrait de «Cinéma amateur et démocratie», revue Communications, 68, 1999. Le cinéma en amateur.
Depuis les années 1970, les cinéastes amateurs créent des films et organisent des festivals. Ces oeuvres sont dispersées et constituent, au même titre que le cinéma professionnel, une mémoire audiovisuelle qu'il faut préserver.
Cinémémoire continue sa collecte en Algérie, afin de sauvegarder les films amateurs en petits formats, 8mm, super 8 et 16mm, et de constituer ainsi un panorama du cinéma amateur Algérien. L'intérêt historique, sociologique et cinématographique des films amateurs est indéniable: ils représentent un espace de liberté d'expression et de critique sociale rare en Algérie. Cinémémoire a tissé des liens entre les structures de conservation du cinéma Algériennes (CNCA, et Cinémathèque Algérienne) et Françaises, et avec le réseau informel des cinéastes amateurs algériens, afin d'initier, par le biais des Mémoires Partagées Algérie, un programme de coopération pour la sauvegarde du patrimoine cinématographique Algérien.
Boudjemâa Karèche: le cinéma amateur et la cinémathèque algérienne
Animateur de la cinémathèque algérienne dès 1971, Boudjemâa Karèche y est nommé directeur en 1978, succédant à son fondateur, Ahmed Hocine. En 1981, il organise avec la cinémathèque algérienne le premier festival de films amateur en Algérie:
« La cinémathèque algérienne avait eu la belle idée d'organiser ce festival itinérant à partir de 1981, suite à l'information, fournie par un ami responsable des ex-Galeries algériennes, de la vente en un temps record de centaines de caméras super 8. Nous savions que ces caméras seraient utilisées dans leur grande majorité, pour filmer des mariages et des fêtes familiales. Mais nous savions aussi que des jeunes les utiliseraient pour faire des films. Nous ne nous étions pas trompés»(...) «C'est Ahmed Zir, le doyen des cinéastes amateurs, toujours cinéaste, toujours actif, et toujours à El Eulma, qui suite à un simple coup de téléphone, nous rappela en quelques secondes, la grande et belle époque du cinéma des amateurs, car il nous faut préciser, ici, que ces jeunes réalisateur n'avaient « d'amateur » que leur non-soumission à une commission de lecture et leur non-financement par un quelconque ministre. En un mot, ils étaient des créateurs libres.»
Extraits d'un article écrit par Boudjemâa Karèche, publié dans El Watan le 30-05-2013: Juste un mot: Un film, un vrai
Boudjemâa Karèche est depuis ce premier festival resté LA référence pour les cinéastes amateurs: nous l'avons rencontré en décembre 2013 pour défricher et analyser avec lui ce vaste champs de la création cinématographique algérienne.
(entretien filmé bientôt en ligne)