Du 08 au 15 octobre 2020, Claude Bossion, directeur de Cinémémoire et réalisateur, et Pascal Génot, docteur en sciences de la communication et scénariste, ont effectué une résidence dans l'Ouest-Provence. Basée à Port-Saint-Louis-du-Rhône, puis à Cornillon-Confoux, cette résidence entre mer et collines a permis une immersion dans le territoire en quête d'images et de sons. La collecte de nouveaux films de famille et d'amateur, ainsi que les entretiens avec les déposants et les cinéastes amateurs, constituent une riche matière documentaire pour le web-documentaire « A l'Ouest de la Provence ».
Sur les traces d'une mémoire industrielle et ouvrière
A Port-Saint-Louis-du-Rhône, Claude Bossion et Pascal Génot sont partis sur les traces d'une mémoire industrielle et ouvrière. Guidés par Annie Bertacca, fille et petite-fille de dockers port-saint-louisiens d'origine italienne et déposante des films tournés par son père, Paul Bertacca, ils ont pu mieux saisir l'histoire humaine de Port-Saint-Louis. L'interview de cinéastes déposants, Guy Barbas, docker retraité à Port-Saint-Louis, et Alain Brémond, ancien ouvrier de l'usine Solmer (aujourd'hui, ArcelorMital) à Fos-sur-Mer, ont également permis la réalisation de documents d'histoire sociale où les paroles enregistrées en 2020 répondent aux images muettes filmées par les amateurs dans les années 1970.
Dans la Crau verte et les villages
Depuis Cornillon, le panorama laisse voir la diversité paysagère du territoire. Le littoral industrialisé laisse la place à des communes plus agricoles. A Entressen, sur la commune d'Istres, Claude Bossion et Pascal Génot ont rencontré Jean Jarrige, exploitant de foin de Crau sur le domaine de Suffren et déposant des films tournés par son père, Gérard Jarrige. Les images de Gérard Jarrige, filmées au domaine de Suffren dans les années 1960, sont un rare exemple de films d'amateurs tournés par un agriculteur.
A Grans, l'ancien instituteur, Jean-Claude Dauphin, a filmé la commune à l'occasion de moments marquants, comme les inondations causées par la crue de la Touloubre en octobre 1973, ainsi que la vie de son école. Son interview permet de mieux comprendre la pratique du film en amateur comme une pratique sociale, notamment au travers des projections de ses films que l'instituteur organisait en fin d'année scolaire pour ses élèves et leurs familles.
Claude Bossion a également tourné à Grans le portrait d'une cinéaste amatrice, Jeanne Glas. Son portrait retrace le parcours d'une cinéaste férue de transmission et témoigne de ce vaste pan méconnu de l'histoire du cinéma que sont les pratiques en amateurs.