Ce format a été lancé par Kodak en 1932 sous le nom de Cine Kodak Eight. La crise économique de 1929 n'étant pas loin, les laboratoires ont intérêt à diminuer les coûts de pellicule pour relancer le marché. En effet, le 16 mm est devenu inaccessible pour les cinéastes amateurs. L'apparition du 8 mm est une étape importante dans la propagation du cinéma amateur. Kodak lance simultanément le projecteur Kodascope 8, la caméra et les bobines.

Sa forme première est celle du Double 8 : il s'agit d'un film 16 mm coupé en deux dans le sens de la largeur avec deux rangées de perforations. On en utilise successivement les deux parties pour la prise de vue. L'opérateur filme avec la première partie, retourne la bobine et utilise l'autre moitié du film. Au développement, on sépare ces deux parties et on les assemble bout-à-bout. Ainsi, le même film de 16 mm permettait quatre fois plus de temps de prise de vues. Une bobine faisait le plus souvent 7,5 mètres (15 mètres utiles), soit 3 minutes de film. La manipulation consistant à retourner le film était peu pratique puisqu'il fallait le faire dans le noir. De plus, il arrivait que l'opérateur réutilise son film une fois de trop, créant une superposition d'images.

Par la suite, il évoluera en "Simple 8" mais la multiplication des procédés était problématique et ceux-ci ne prirent pas réellement.

Les caméras amateurs ont largement évolué entre son invention et l'apparition du Super 8 en 1965. Parmi ces innovations citons : le moteur électrique, la cellule incorporée (puis couplée), la visée reflex, le zoom, les variations de vitesse et d'obturation, la marche arrière et le fondu enchaîné. Dans les années 50, le matériel de projection se trouve sous la forme de malettes compactes.

En 1936, le Kodachrome, film couleur, est mis au point pour le 8 mm. C'est le premier procédé couleur commercialisé avec succès, ne nécessitant aucune lentille supplémentaire et inversible1.

Grâce à son faible coût, le 8 mm s'est imposé sur le marché du cinéma amateur face au 16 mm (qui est devenu au cours des décennies un format professionnel) et au 9,5 mm de Pathé, rendu désuet par la concurrence malgré l'existence des cercles d'amateurs européens. Cependant, la qualité et la surface d'image utile du 8 mm sont moindres à celles de ces deux formats. L'essor du 8 mm s'est d'abord fait aux Etats-Unis puis en Europe après 1950. Le Plan Marshall aurait imposé le 8 mm aux fabricants et commerçants français.

La fabrication du 8 mm s'est arrêtée en 1967, peu après l'arrivée du Super 8, conçu pour le remplacer.

 

Caractéristiques :

Ratio : 1,36 (4,9 mm x 3,6 mm)
Son : Muet (sauf pour la projection de films d'édition)
Couleur : A partir de 1936
Surface d'image utile : 14,9 mm2 (soit 49 %)
Inversible.

1. Inversible : un film inversible se développe directement en positif, sans négatif.

 
 
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